5 arrestations dans le milieu de la production des drogues de synthèse

LIEGE, 24/05/2016. - Après 10 mois d'enquête menée par la section Trafics de la police judiciaire fédérale de Liège avec la collaboration des autorités hollandaises, plusieurs filières actives dans la fabrication de drogues de synthèses ont été démantelées en Belgique et aux Pays-Bas. Ces filières s'approvisionnaient en produits chimiques auprès d'une société belge en passant essentiellement par un intermédiaire liégeois.

Sur l'année écoulée, plus de 300 tonnes de produits ont ainsi été achetés. Bien qu'étant en vente libre, les produits concernés (acétone, acide chlorhydrique, acide sulfurique et soude caustique…) sont des substances sous surveillance car pouvant être détournées pour la fabrication de drogues de synthèse.

L'achat de tels produits en connaissance de cause est de nature à constituer un acte préparatoire qui peut être poursuivi et condamné sur base de la loi stupéfiants de 1921 dans laquelle la notion d'acte préparatoire a été insérée en 2014.

L'intermédiaire liégeois apparaît être impliqué dans l'approvisionnement de 5 filières ayant déployé leurs activités de part et d'autre de la frontière belgo-néerlandaise.

Dans le cadre des enquêtes miroirs initiées aux Pays-Bas, 16 laboratoires de drogues de synthèse ou lieux de stockage ont notamment pu être démantelés. Parmi ceux-ci, certains laboratoires clandestins étaient toujours en cours de production dont certains avec une capacité de production de plus d'un million de pilules d'XTC journalière. Plus d'une demi-tonne de produits finis, principalement du MDMA, ont également été saisis. Sachant qu'un gramme de MDMA peut produire environ 8 pilules d'XTC, la somme totale de produits saisis lors de ces différentes opérations s'élève à près de 4 millions de pilules d'XTC.

Durant les différentes opérations réalisées dans le cadre de ces enquêtes, plusieurs dizaines de personnes ont aussi été arrêtées.

Outre ces saisies considérables, l'intervention dans certains laboratoires situés dans des zones résidentielles a permis d'éviter un danger d'explosion imminent.

Après avoir mis en lumière les structures de ces différentes filières, les services de la police belge et néerlandaise ont décidé de mettre fin à ces activités illicites en menant ce jour une opération conjointe en vue d'arrêter les principaux protagonistes.

Lors de 4 perquisitions menées dans les arrondissements de Liège, du Limbourg et en Flandre occidentale, les enquêteurs ont découvert à Lommel un laboratoire de fabrication d'amphétamine ainsi que du matériel de plantations. Il s'agit du premier laboratoire en activité retrouvé cette année (les autres labos découverts en 2016 étaient déjà en phase de démantèlement).

Les enquêteurs ont également mis la main sur une plantation de plus de 1400 plants à Hodeige (Remicourt) dans un manège appartenant à l'acheteur des produits chimiques. Celle-ci a vraisemblablement été mise en place et exploitée par des ressortissants hollandais. Deux d'entre eux se sont d'ailleurs présentés à l'adresse et ont été appréhendés alors que la perquisition était en cours.

Au total, 5 personnes ont été arrêtées en Belgique et seront déférées chez le magistrat instructeur.

Pour rappel, la Belgique et les Pays-bas sont parmi les plus grands producteurs de drogues de synthèse au monde. Nul doute que la destination finale des drogues fabriquées par ces organisations étaient destinées à être écoulées partout en Europe.

Ces résultats exceptionnels sont le fruit d'une excellente collaboration entre les services de police (Régionale Recherche de Den Haag et le FIOD de Eindhoven) et les autorités judiciaires belges et néerlandaises indispensables pour démanteler ce type d'organisations criminelles.

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